Des alternatives aux pompes à chaleur

Lors de la conférence de Paris sur le climat en 2015, les pays s’étaient accordés pour limiter le réchauffement climatique de 1,5 degrés. Dans le même temps, tous les états membres de l'Union européenne ont été invités à mettre au point des plans climatiques ambitieux à l'horizon 2050 afin de réduire les émissions de CO2. Pour nos bâtiments, cela signifie qu’il faut mettre fin à l’utilisation de combustibles fossiles pour le chauffage. En effet, ceux-ci rejettent beaucoup de CO2.  

D’une part, nous devons réduire considérablement la demande en chaleur de nos bâtiments grâce à des rénovations profondes. D’autre part, il faut opérer une transition de l’utilisation des combustibles fossiles vers des sources d'énergie renouvelables. C’est la « transition énergétique ». Les pompes à chaleur peuvent jouer un rôle crucial dans l’accélération de cette transition.  

Il existe différents types de pompes à chaleur : pompes à chaleur sol-eau, air-eau et air-air. Dans chaque cas, il s'agit de la combinaison d'une source de chaleur (sol, eau ou air) et de la manière dont la chaleur est acheminée dans la pièce (par l'eau ou par l'air). Dans le nom du type de pompe à chaleur, vous trouverez la source de chaleur en premier et le système de distribution en second. Nous parlons de pompe à chaleur hybride pour la combinaison d’une pompe à chaleur et d’une chaudière à condensation. 

Le choix de la pompe à chaleur dépend, entre autres, du niveau d'isolation de votre habitation et de votre environnement. Étudiez vos options avec un installateur expert en pompes à chaleur. Certains types, comme les pompes à chaleur sol-eau, nécessitent un investissement plus important. Mais il faut également tenir compte, lors de l’achat, des rendements à plus long terme. 

L’option de chauffage la plus efficace 

Comparons l’efficacité énergétique d’une chaudière à gaz, d'une chauffage électrique direct et d'une pompe à chaleur. Pour ce faire, nous partons de 1 kWh de gaz, créé dans une centrale électrique au gaz.  

• Après le transport et la combustion de ce kWh dans une chaudière à gaz, il reste 0,80 kWh de chaleur dans la maison. Une chaudière à gaz a alors un rendement de 80 %.  
• Avec le chauffage électrique, après le transport et la conversion de 1 kWh de gaz en électricité, il reste à peine 0,40 kWh de chaleur dans la maison. L'efficacité est alors limitée à 40 %. 
• Lorsque nous chauffons avec une pompe à chaleur électrique, comme pour le chauffage électrique, 0,40 kWh entre dans notre maison. Mais la particularité d'une pompe à chaleur est qu'en plus, elle puise beaucoup de chaleur dans l'environnement : dans l'air, dans le sol ou parfois dans l'eau. Pour une pompe à chaleur dont le coefficient de performance est de 3, les deux tiers proviennent de l'environnement. Dans cet exemple, l'efficacité de la pompe à chaleur est de 120 %. Une pompe à chaleur est donc trois fois plus efficace qu'un chauffage électrique direct. 

Dans cette comparaison, nous partons du principe qu’un kWh était produit à partir de combustibles fossiles, dans une centrale à gaz. Cependant, la production d’électricité en Belgique est mixte : 46 % grâce aux centrales nucléaires, 20 % à partir de sources renouvelables (solaire et éolienne) et 32 % à partir de la biomasse et des centrales à gaz. La pompe à chaleur n’est donc pas seulement l’option de chauffage la plus efficace, mais a également le potentiel de se passer totalement de l’énergie fossile.  

Quel est le meilleur moment pour faire la transition ? 

Les nouveaux logements et les logements existants qui ont fait l’objet d’importants travaux de rénovation énergétique sont bien isolées et fonctionnent généralement avec un chauffage à basse température. Ils sont chauffés avec de l'eau à 35-55°C dans des radiateurs ou avec un chauffage par le sol. Dans ces cas, le choix d'une pompe à chaleur est donc évident et le plus logique.  

Mais la pompe à chaleur ne convient pas uniquement aux nouvelles constructions équipées d'un chauffage par le sol. Beaucoup de logements existants peuvent être aussi chauffés confortablement à l'aide d'une pompe à chaleur, à condition que ceux-ci soient correctement isolés. Cela prouve une fois de plus que lors de la rénovation d'un logement, l'amélioration de l'enveloppe du bâtiment est presque toujours une intervention prioritaire avant de s'attaquer aux systèmes techniques. 

Pour un logement non isolé, en revanche, une pompe à chaleur n’est pas recommandée : une pompe à chaleur plus puissante coûte plus cher, et pour chauffer confortablement une maison non isolée, la pompe à chaleur devra fonctionner davantage et donc consommer beaucoup d’électricité. 

Comment savoir comment un logement est prêt pour une pompe à chaleur ?  

En Flandre, la « Vlaams Energie- en Klimaatagenschap » (VEKA, l’agence flamande pour l’énergie et le climat) a développé, sur la base d’une étude réalisée par VITO/Energyville, un outil en ligne pour répondre à cette question. Le site web www.warmtepompklaar.be permet aux propriétaires, en quelques étapes simples, de savoir si leur maison ou appartement peut être équipé d’une pompe à chaleur, ou s’il faut d’abord opérer une isolation supplémentaire. L'outil vérifie à partir de quel niveau d'isolation et de quelle demande de chaleur le chauffage à basse température, et donc une pompe à chaleur, est possible. Sur la base des certificats de performance énergétique présentés, il apparaît que 70 % des maisons unifamiliales et des appartements flamands peuvent être équipés d'une pompe à chaleur.  

Outre la réduction de la demande de chaleur par une isolation suffisante, l'installation de pompes à chaleur dans les habitations existantes offre encore un grand potentiel d'économie d'énergie et de réduction de notre dépendance à l'égard des combustibles fossiles.  

Un meilleur intérêt financier 

Le rapport de prix entre l'électricité et le gaz naturel n'est actuellement pas favorable aux pompes à chaleur en Belgique. Dans d'autres États membres de l'Union européenne, ce ratio tend à être plus favorable. Actuellement, l'électricité en Belgique coûte presque quatre fois plus cher que le gaz naturel, de sorte que seule une pompe à chaleur avec un coefficient de performance à partir de 4 coûtera moins cher à l'usage qu'une chaudière au gaz naturel.  

Pendant les périodes où les prix du gaz naturel ont fortement augmenté (comme au début de la guerre en Ukraine en 2022), l'intérêt pour les pompes à chaleur et les ventes de pompes à chaleur ont également fortement augmenté, et la sortie des combustibles fossiles s'est naturellement accélérée. 

La VEKA s'attend à ce que la pompe à chaleur devienne plus intéressante financièrement à l'avenir. Si vous devez choisir un nouvel appareil de chauffage, il vaut mieux tenir compte qu’à partir de 2027, une taxe européenne sur le carbone (appelée « ETS2 ») sera lancée pour les combustibles fossiles (comme le mazout et le gaz naturel), ce qui les rendra plus chers.  

Un tax-shift est également prévu dans les années à venir. Si ce tax-shift se concrétise, il sera plus intéressant de se chauffer avec une pompe à chaleur fonctionnant à l'électricité qu’avec un système de chauffage alimenté par des combustibles fossiles.  

Plus d’infos 

www.infopompeachaleur.be